Le management participatif est une forme de management qui repose sur l’intelligence collective de l’organisation. Il adopte une approche qui vise à impliquer les salariés dans les décisions stratégiques et opérationnelles de l’entreprise. Il considère que les salariés sont les mieux placés pour connaître les problèmes et les opportunités liés à leur activité et qu’ils ont un potentiel créatif et innovant à exploiter.

Naissance du concept

Le management participatif est une approche entend impliquer les salariés dans les décisions stratégiques et opérationnelles de l’entreprise. Il fait appel à des principes tels que la confiance, la délégation, la responsabilisation et la communication. Le management participatif a connu plusieurs évolutions au cours de l’histoire, en fonction du contexte économique, social et culturel.

Origine

Les origines du management participatif remontent au début du XXe siècle. Les expériences de Taylor et de Mayo, ont mis en évidence l’importance du facteur humain dans la performance des organisations. Ils ont proposé des méthodes pour améliorer les conditions de travail, la motivation et la satisfaction des employés. Par la suite, d’autres courants de pensée ont enrichi ce concept. Comme notamment la théorie des besoins de Maslow, la théorie X et Y de McGregor, ou encore la théorie Z d’Ouchi.

Le management participatif en réponse au taylorisme

Le management participatif est né en réaction au taylorisme, qui imposait une division stricte du travail et une hiérarchie rigide. Il s’est développé dans les années 1960 et 1970, avec l’émergence de nouvelles formes d’organisation, comme les cercles de qualité, les groupes autonomes de travail ou les équipes-projets. Il s’inscrit dans une conception postmoderne de la gouvernance. Cette dernière invite à revisiter les modes de fonctionnement, le rapport au temps, à l’espace et aux autres. Le management participatif permet ainsi de valoriser les compétences de chacun, d’encourager la créativité et l’innovation, de renforcer la cohésion d’équipe, et de stimuler le sentiment d’appartenance à l’entreprise.

Nouveau défi

Aujourd’hui, le management participatif fait face à de nouveaux défis. La mondialisation, la digitalisation et la diversité challenge sa forme actuelle. Il doit s’adapter aux besoins et aux attentes des nouvelles générations, qui recherchent plus d’autonomie, de sens et de reconnaissance. L’intérêt croissant porté aux enjeux environnementaux et sociétaux nécessite l’amélioration de la prise en compte de la transparence, de l’éthique et de la responsabilité des entreprises dans la mise en place de ce type de management. L’intelligence collective qui est au coeur du management participatif doit s’adapter aux nouvelles valeurs et normes sociétales. Sinon, cela pourrait générer des conflits entre les acteurs de l’organisation et nuire à certains de ses principes comme la confiance.

Les apports du management participatif

Le management participatif considère que les salariés sont les mieux placés pour connaître les problèmes et les opportunités liés à leur activité. Il offre plusieurs avantages, tant pour l’entreprise que pour les salariés.

Pour l’entreprise : il permet d’améliorer la qualité des décisions, la motivation et l’engagement des salariés, la créativité et l’innovation, la réactivité face aux changements, et la performance globale.

Pour les salariés : il permet de renforcer leur sentiment d’appartenance, leur autonomie, leur responsabilisation, leur satisfaction au travail, et leur développement personnel ainsi que professionnel.

Afin d’arriver à cette situation gagnant-gagnant, il est impératif de favoriser la coopération et la communication au sein de l’entreprise, en créant un climat de confiance, de respect, d’écoute mutuelle et en stimulant le travail en équipe.

De nombreuses entreprises ont adopté le management participatif comme mode de fonctionnement. Le groupe Danone a mis en place un système de cogestion avec ses salariés, qui disposent d’un droit de veto sur les décisions stratégiques. Le groupe Michelin a développé une culture de l’autonomie et du dialogue avec ses équipes, qui sont impliquées dans la définition des objectifs et des moyens. Decathlon a créé un environnement propice à l’innovation et à la créativité, en encourageant ses salariés à proposer et à tester leurs idées.

Une étude menée par l’OCDE a montré que les entreprises qui pratiquent le management participatif ont une productivité supérieure de 9% à celles qui ne le font pas.

Mise en place et modalités

Pour mettre en place un management participatif, il faut suivre plusieurs étapes et respecter plusieurs modalités.

La première étape consiste à définir la vision, la mission et les valeurs de l’entreprise, ainsi que les objectifs à atteindre. Il faut ensuite communiquer ces éléments à l’ensemble des salariés et les associer à leur élaboration. Il est important de créer un climat de dialogue et d’écoute, et de favoriser les échanges entre les différents niveaux hiérarchiques.

La deuxième étape consiste à définir les modalités de participation des salariés. Il existe différentes formes de participation, telles que les cercles de qualité, les groupes de travail, les sondages, les boîtes à idées, les comités d’entreprise, etc. Il faut choisir les modalités adaptées au contexte et aux besoins de l’entreprise, et définir les règles du jeu, les rôles et les responsabilités de chacun.

La troisième étape consiste à mettre en œuvre le management participatif au quotidien. Il faut accompagner les salariés dans le changement, les former aux nouvelles méthodes de travail, les soutenir et les encourager. Il faut également évaluer régulièrement les résultats obtenus, reconnaître les efforts et les contributions, et ajuster le dispositif si nécessaire.

Le management participatif est un processus dynamique et évolutif, qui nécessite un engagement fort de la direction et des salariés.

Limites et nouvelles formes de management

Malgré tous ses aspects positifs, le management participatif n’est pas sans limites ni risques. Pour que celui-ci soit prolifique, un certain nombre de conditions préalables doivent être remplies. Une culture d’entreprise favorable, un leadership éclairé, une formation adéquate et des outils adaptés sont des conditions essentielles. Le management participatif implique aussi des coûts et des contraintes, comme le temps consacré aux consultations et aux feedbacks. Il faut aussi tenir compte des risques de conflits, de frustrations ou de démotivation en cas de désaccord ou de non prise en compte des propositions. Il existe également un risque de dilution des responsabilités ou de perte de contrôle. Lors de la mise en place de ce type de fonctionnement, il est important de garder à l’esprit ces limites et risques afin de minimiser leurs apparitions.

Les évolutions managériales participatives

Pour aller plus loin et évoluer, le management participatif doit se transformer et s’adapter aux nouveaux besoins et aux nouvelles attentes des salariés et de l’entreprise. Il ne s’agit pas de renoncer à la participation, mais de la rendre plus efficace, plus pertinente et plus équilibrée. Pour cela, il existe plusieurs pistes d’évolution managériale, comme :

  • Le management agile : cette approche vise à favoriser la réactivité, la flexibilité et l’autonomie des équipes face à un environnement incertain et complexe. Il repose sur des méthodes telles que le scrum, le kanban ou le lean, qui permettent d’organiser le travail en cycles courts. Ces méthodes s’appuient sur des objectifs clairs, des indicateurs de suivi, des feedbacks réguliers et une amélioration continue.
  • Le management collaboratif : dans ce type de management, l’objectif est de renforcer la coopération entre les salariés, les managers et les parties prenantes externes (clients, fournisseurs, partenaires…). Il repose sur des outils tels que les plateformes numériques, les réseaux sociaux ou les espaces de coworking qui facilitent le partage d’informations, d’idées, de ressources et de compétences.
  • Le management bienveillant : il s’agit d’une approche qui s’applique à prendre en compte les besoins et les aspirations des salariés, en leur offrant un environnement de travail sain, sécurisant et stimulant. Il repose sur des valeurs telles que le respect, l’écoute, la reconnaissance ou l’entraide. Il favorise le développement personnel et professionnel des salariés, ainsi que leur épanouissement et leur engagement.

Mot de la fin

Le management participatif est une approche qui vise à impliquer les salariés dans les décisions stratégiques et opérationnelles de l’entreprise. Il permet l’amélioration de la motivation, de la créativité, de la qualité et de la performance des équipes. Toutefois, il nécessite un changement de culture et de leadership, ainsi qu’une communication efficace et transparente entre les différents acteurs. Ce n’est pas une recette miracle, mais une démarche qui doit être adaptée au contexte et aux besoins de chaque organisation. Cette pratique a fait ses preuves au sein de nombreuses sociétés mais elle doit être constamment remise en question afin de s’améliorer. Plus largement, le management participatif s’inscrit dans une démarche globale d’évolution des méthodes managériales qui vise à mieux tenir comte des enjeux actuels et futurs des entreprises et salariés.

Références

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