Qu’est-ce qu’un modèle RAG ? L’intelligence artificielle (IA) et le traitement du langage naturel (NLP) ont considérablement évolué au cours des dernières années. Parmi les avancées notables, la Génération Augmentée par Récupération (RAG, pour “Retrieval-Augmented Generation”) se distingue comme une technologie prometteuse qui combine la puissance des modèles de génération de texte avec la capacité de récupération d’information. Cet article explore ce qu’est RAG, comment il diffère des modèles de langage massifs (LLM), les modèles open source disponibles, et comment les intégrer dans vos projets.

Qu’est-ce que la Génération Augmentée par Récupération (RAG) ?

La Génération Augmentée par Récupération (RAG) est une approche hybride qui combine deux techniques majeures en traitement du langage naturel : la génération de texte et la récupération d’informations. Cette technique permet aux systèmes d’IA de générer du contenu plus précis et contextuellement pertinent en accédant à une vaste base de données ou à des documents externes pendant le processus de génération.

En termes simples, RAG utilise un modèle de récupération pour chercher des informations pertinentes dans une base de données, puis un modèle de génération pour créer du texte en se basant sur ces informations récupérées. Cela permet d’améliorer la qualité et la pertinence du contenu généré par rapport aux modèles de génération de texte traditionnels qui s’appuient uniquement sur les connaissances internes pré-apprises.

En quoi RAG est-il différent des Modèles de Langage Massifs (LLM) ?

Les modèles de langage massifs (LLM) comme GPT-4 sont entraînés sur d’énormes quantités de données textuelles et peuvent générer du texte cohérent et contextuellement pertinent. Cependant, ces modèles ont des limitations, notamment en ce qui concerne la mise à jour des connaissances et la précision contextuelle :

  1. Connaissances statiques : Les LLM ne peuvent accéder qu’aux connaissances qu’ils ont apprises pendant leur phase d’entraînement. Ils ne peuvent pas se mettre à jour en temps réel avec de nouvelles informations.
  2. Capacité limitée : Même les plus grands LLM ont une capacité de stockage limitée en termes de connaissances qu’ils peuvent intégrer. Cela signifie qu’ils peuvent manquer de détails spécifiques nécessaires pour certaines requêtes.
  3. Dépendance contextuelle : Les LLM peuvent parfois générer des réponses qui manquent de précision contextuelle, surtout lorsque la question est très spécifique ou technique.

En revanche, RAG surmonte ces limitations en utilisant une approche de récupération d’informations en temps réel. Voici comment RAG diffère des LLM :

  • Accès en temps réel aux informations : RAG peut accéder à des bases de données externes et récupérer des informations à jour, ce qui améliore la précision des réponses.
  • Combinaison de récupération et de génération : RAG utilise des modèles de récupération pour trouver des informations pertinentes, puis des modèles de génération pour formuler des réponses, offrant ainsi une meilleure contextualisation et pertinence.
  • Flexibilité et mise à jour continue : Étant donné que RAG peut accéder à des données externes, il est constamment mis à jour avec les dernières informations, ce qui le rend plus dynamique et pertinent.

Les modèles RAG Open Source

Plusieurs modèles open source et frameworks sont disponibles pour implémenter la Génération Augmentée par Récupération. Voici quelques-uns des plus populaires :

Hugging Face’s Transformers :

Hugging Face propose une implémentation de RAG dans sa bibliothèque Transformers. Cela permet aux utilisateurs de combiner des modèles de récupération (comme DPR) avec des modèles de génération (comme BART).

REALM Library :

Développé par Google AI, la bibliothèque REALM (Retrieval-Enhanced Language Model) offre un cadre pour construire et évaluer des modèles RAG. Elle permet aux chercheurs et développeurs d’expérimenter avec différents composants de récupération et de génération ainsi que diverses sources de connaissances.

NVIDIA NeMo Guardrails :

La boîte à outils NeMo Guardrails de NVIDIA est conçue pour améliorer la sécurité et la fiabilité des modèles linguistiques. Elle inclut des capacités RAG, permettant aux développeurs d’incorporer des sources de connaissances externes dans leurs modèles.

LangChain :

LangChain est une bibliothèque Python polyvalente qui simplifie le développement d’applications impliquant de grands modèles linguistiques, y compris les implémentations RAG. Elle offre une architecture modulaire et extensible, permettant aux développeurs d’intégrer facilement différents composants, tels que les systèmes de récupération, les bases de connaissances et les modèles de génération.

LlamaIndex :

Développé par Anthropic, LlamaIndex est une bibliothèque Python facilitant la création de systèmes RAG. Elle offre une interface conviviale pour indexer et interroger diverses sources de données, rendant plus facile l’intégration de connaissances externes dans les modèles linguistiques.

Weaviate Verba: The Golden RAGtriever :

Verba est une application RAG open source de Weaviate qui vise à rendre la technologie RAG accessible aux utilisateurs sans expertise technique approfondie. Elle fournit une architecture modulaire et une interface web conviviale.

Deepset Haystack :

Haystack de Deepset est un framework open source pour construire des systèmes de questions-réponses, y compris les implémentations RAG. Il offre une gamme de composants pré-construits, tels que des magasins de documents, des modèles de récupération et des modèles de génération.

Arize AI Phoenix :

Phoenix d’Arize AI est une plateforme open source pour la construction et le déploiement d’applications d’IA, y compris les systèmes RAG. Elle fournit un ensemble complet d’outils et de bibliothèques pour l’ingestion de données, l’entraînement de modèles et le déploiement.

    Comment intégrer un RAG dans vos projets ?

    L’intégration de RAG dans vos projets peut transformer la manière dont vous utilisez l’IA pour générer du contenu. Voici les étapes pour intégrer un modèle RAG dans votre workflow :

    1. Choisissez vos modèles de récupération et de génération : Sélectionnez des modèles de récupération d’informations (comme DPR) et des modèles de génération de texte (comme BART) en fonction de vos besoins spécifiques. Hugging Face et Haystack sont de bons points de départ.
    2. Préparez votre base de données : Compilez une base de données de documents ou d’informations que votre modèle de récupération pourra interroger. Assurez-vous que cette base est régulièrement mise à jour pour garantir la pertinence des informations récupérées.
    3. Entraînez et fine-tunez vos modèles : Entraînez vos modèles de récupération et de génération sur des ensembles de données pertinents. Vous pouvez utiliser des données spécifiques à votre domaine pour fine-tuner les modèles et améliorer leurs performances.
    4. Intégrez dans votre pipeline : Intégrez le pipeline RAG dans votre système existant. Utilisez des API pour connecter les modèles de récupération et de génération, et développez des interfaces utilisateur pour faciliter les requêtes et les réponses.
    5. Testez et optimisez : Testez votre implémentation avec des cas d’utilisation réels pour évaluer sa performance. Collectez des feedbacks et optimisez les modèles et la base de données en conséquence.

    Conclusion

    La Génération Augmentée par Récupération (RAG) représente une avancée significative dans le domaine du traitement du langage naturel. En combinant la récupération d’informations et la génération de texte, le modèle RAG offre des réponses plus précises, contextuellement pertinentes et à jour, surmontant ainsi les limitations des modèles de langage massifs traditionnels. Avec des outils open source comme Hugging Face et Haystack, l’intégration de RAG dans vos projets devient accessible et peut révolutionner la manière dont vous utilisez l’IA pour générer du contenu.

    De plus, l’évolution des technologies RAG ne s’arrête pas là. Une des prochaines avancées à surveiller est l’émergence des “Agentic RAG”. Ces systèmes vont encore plus loin en intégrant des agents autonomes capables de naviguer et d’interagir avec des sources d’informations multiples de manière dynamique et proactive. Ces agents promettent de rendre les systèmes RAG encore plus puissants et polyvalents. Nous explorerons en détail les potentialités et les applications des “Agentic RAG” dans un prochain article.